Ressource : les
étapes de l’entretien d’explicitation
1-
Initialiser l’échange
Qui débute
l’entretien ? Comment ? En disant quoi ou en demandant quoi ?
Il faut éviter les
inductions négatives (formules qui suscitent le doute chez l’enseignant.e sur
sa prestation)
Exemple : est-ce que tu
pourrais me dire quel était ton objectif ?
Plutôt, si tu es d’accord, nous allons
revenir sur quelques aspects de ta séquence.
2-
Focaliser l’échange
Il n’est pas nécessaire que
l’enseignant.e fasse un récit exhaustif ou une analyse
complète de ce qui s’est passé.
Exemples : Qu’est-ce
qui vous a semblé le plus important ou que l’on doit retenir à l’issue de votre
séquence ?
Qu’avez-vous remarqué ou que
s’est-il passé exactement quand vous avez dit ceci ou fait cela ?
3-
Elucider l’échange en évitant absolument le
« pourquoi » qui induit la causalité, une demande d’explication. Il
faut privilégier le « comment », qu’est-ce que, quand, où, qu’a-t-il
fallu… qui font appel au processus, à la localisation, au moment, à une
description…
4-
Réguler l’échange par des reformulations
5-
Maintenir le contrat de communication par des stratégies dans la
conduite de l’entretien, par exemple :
o
laisser le temps à l’enseignant.e de
s’exprimer en évitant de l’interrompre, en évitant de manifester de la
lassitude (accepter tout ce qu’il dit sans réaction) ou de l’impatience
(regarder sa montre par exemple)… ;
o
l’écouter et le lui signifier par des
reformulations de ses propos afin qu’il soit assuré d’être vraiment écouté.
DE L’EXPLICATION AU CONSEIL
L’entretien d’explication permet au
conseiller pédagogique de focaliser certains aspects significatifs de la
pratique du professeur et, pour ce dernier prendre conscience. Cependant il ne
s’agit pas seulement de faire parler le
professeur : la formation ne saurait se confondre avec la problématique
divan, ni avec celle du commissariat. Outre son questionnement, le conseiller
pédagogique doit intervenir sur le fond ;
il doit parler aussi, mais son discours ne doit être que second et prendre
appui sur celui qu’il aura suscité chez le professeur.
Il ne faut pas concevoir l’entretien
comme comportant d’abord une phase d’explicitation et ensuite, une phase
d’intervention du Conseiller. Les deux
phases sont concomitantes. Il serait plus judicieux de faire alterner l’une
et l’autre de manière à ce que le travail d’analyse, de réflexion et de conseil
s’appuie chaque sur des éléments ayant fait l’objet d’une démarche
d’explicitation.
Le
conseil, pour être entendu et efficace, devra être plutôt le résultat d’une
collaboration commune entre le conseiller et le professeur.
Il
va s’en dire qu’une telle orientation suppose d’une part l’acquisition de
certaines compétences (savoir-faire, savoir-être) par le conseiller
pédagogique, ce à quoi une formation institutionnelle ou personnelle peut
pourvoir, mais, d’autre part une disponibilité suffisante pour faire de
l’entretien le moment fort de la
formation. (Pas question de s’entretenir avec le professeur à la sauvette ou
entre deux cours…)