La didactique et la pédagogie
s'intéressent aux mêmes acteurs : le savoir comme objet d'étude et le couple
professeur et élèves. Toutefois, elles se distinguent entre elles par les
objets étudiés.
La didactique se préoccupe des questions touchant l'acte d'enseigner qui relève des
disciplines et se distingue par sa nature épistémologique (nature des
connaissances à enseigner).
la pédagogie renvoie à la conduite d'une classe, c'est-à-dire aux aspects
éducatifs et relationnels qui seraient déterminants pour la progression de
l'apprentissage de l'apprenant. Elle s'intéresse aux conditions qui favorisent
l'apprentissage, entre autres aux démarches, aux stratégies d'apprentissage,
aux pratiques des enseignants, aux relations entre l'enseignant et l'apprenant
et aux profils d'apprentissage de ces derniers. La pédagogie se compose de deux
domaines : celui des doctrines pédagogiques qui renvoie aux théories sur
l'éducation (Rousseau, Decroly, Montessori, Frenet)
et celui des méthodes pédagogiques (Skinner, Piaget) qui renvoie à la mise en
pratique.
Develay (1996) a résumé la distinction
entre didactique et pédagogie comme suit : « Certes pédagogie et
didactique s'intéressent toutes les deux aux processus d'acquisition (en se
centrant sur l'élève) et de la transmission (en se centrant
sur l'enseignement) des connaissances. Mais la didactique fait l'hypothèse
que la spécificité des contenus est déterminante dans l'appropriation des
connaissances. Tandis que la pédagogie porte son attention sur les relations entre
l'enseignant et l'élève et entre les élèves eux-mêmes ». Par analogie, on
peut dire que la pédagogie (côté apprentissage) et la didactique (côté
enseignement) sont les deux faces d'une même pièce de monnaie. Elles ne
s'opposent pas mais sont complémentaires d'une même réalité : l'éducation.
Nous l'avons vu, le didacticien est un
spécialiste de l'enseignement de sa discipline. Au sens large, c'est un médiatiseur de contenu qui met en forme des contenus
selon des formats qui facilitent l'acquisition de compétences éducatives.
Il s'interroge surtout sur les notions, les concepts et les principes qui,
dans sa discipline, devront se transformer en contenus enseignés. Il
cherche les moyens d'enseignement des concepts scolaires et des stratégies de
leurs acquisitions en prenant en considération le vécu éducatif des sujets
apprenants.
Le pédagogue, pour sa part, s'intéresse
principalement aux pratiques éducatives, aux finalités de l'éducation, aux
méthodes pour transmettre les savoirs, à la relation humaine du couple
professeur-apprenants et à ses multiples facettes (encadrement, suivi des
apprentissages, relation d'aide). Le pédagogue est un spécialiste de la
pédagogie. Son action se situe au plan de la médiation. Il cherche à
définir des stratégies, des démarches d'apprentissage, des méthodes
qui garantissent un succès dans l'apprentissage.
La
didactique implique une transposition didactique, c'est à dire une
reformulation du savoir-savant en vue d'une transmission en fonction du niveau
des élèves.
La
pédagogie c'est le savoir enseigner c'est à dire les méthodes que
l'enseignant va mettre en oeuvre pour faire passer
une notion de cours a ses élèves.
Un
professeur à un savoir
savant (regroupant toutes ses connaissances sur sa
discipline enseignée), il doit transposer ce savoir (transposition didactique)
en un savoir
enseignable (savoir adapté au
niveau des élèves) afin de devenir un savoir enseigné (savoir prenant en
compte la réalité du terrain, les différentes caractéristiques des élèves).
Exemple
:
Je suis
professeur de biologie, j'enseigne à des classes de seconde et je dois leur
transmettre le fonctionnement de l'appareil digestif.
Avant
la rentrée scolaire je vais trier mes connaissances en fonction du programme
afin de préparer mon cours.
Lors de
celui-ci je leur distribue un schéma représentant l'appareil digestif, je me rends
compte alors qu'ils ne comprennent pas tous celui-ci.
Je leur
propose donc de faire une expérience : la dissection d'un rat le cours
prochain.
http://anaislauraelodie.blogspot.com/2009/03/distinction-entre-pedagogie-et.html
Au début des années 1980, alors qu’une confusion existe
entre les termes « pédagogie » et « didactique », le mot
« pédagogie » est le plus couramment employé. Les deux termes
sont aussi souvent utilisés comme synonymes ou comme étant légèrement
différents pendant cette période. Par contre, il est maintenant possible de
réellement distinguer ces deux concepts (pédagogie et didactique).
Il s’agit d’une « [d]iscipline
éducationnelle normative dont l’objet concerne les interventions de
l’enseignant dans des situations pédagogiques réelles » (Legendre, 2005,
p. 1007). En d’autres mots, la pédagogie est donc dans l’action, dans la
manière d’enseigner en salle de classe, de façon plus générale. La didactique,
quant à elle, c’est toute la réflexion « avant »,
« pendant » et « après » l’enseignement en salle de classe.
En 1986, le terme « didactique » prend sa place par la
création de l’Association internationale pour le développement de la recherche
en Didactique du français langue maternelle (DFLM) qui réunit des spécialistes
de la discipline, appelés des didacticiens, provenant de toute la francophonie.
Le terme « didactique » est encore considéré aujourd’hui comme étant
polysémique. De surcroit, en anglais, le mot « didactique » est
rarement utilisé. Certains chercheurs francophones l’utilisent et le traduisent
sous la forme « didactic ». Par contre, du
côté anglophone, un terme plus général est utilisé. En effet, pour parler de la
didactique du français, la traduction est French Education (donc l’enseignement-apprentissage du français) et
non French
Didactic.
La définition de la didactique (du français) qui semble la plus
appropriée serait : une « discipline éducationnelle dont l’objet est
la planification, le contrôle et la régulation de la situation
pédagogique » (Legendre, 2005, p. 403). En effet, en didactique, il y
a :
1. une planification des
stratégies d’enseignement-apprentissage;
2. une mise
en place de ces stratégies selon les objectifs poursuivis
(c’est-à-dire ce que l’élève doit apprendre dans le programme d’études);
3. un retour sur
ce qui a fonctionné et ce qui a moins bien fonctionné dans le but de réviser ou
de réguler sa pratique, ses stratégies, ses méthodes, ses procédés, etc.
En résumé, la didactique est donc « la focalisation sur les
contenus et sur leurs relations à l’enseignement et aux apprentissages qui
spécifie les didactiques » (Reuter, 2011, p. 36).
Les fondements (ou les bases) de la didactique s’appuient sur
des concepts et des méthodes existant déjà en linguistique, en sciences de
l’éducation, en psychologie cognitive et en sociologie (pour ne nommer que
ceux-là). En effet, la didactique s’est construite par l’entremise d’emprunts à
divers domaines, et :
[…] peu importe le nombre de concepts dont la didactique du
français pourrait s’attribuer la paternité, ce qui compte est la manière dont
elle peut organiser son interprétation conceptuelle des faits qu’elle se donne
à éclairer. Car rien ne permet de mettre en doute le fait que, si la didactique
du français s’est imposée comme discipline nouvelle et nécessaire dans le champ
des recherches sur l’éducation, c’est qu’elle permettrait de mettre l’accent
sur certaines dimensions spécifiques qu’aucune autre discipline de recherche ne
permettrait de traiter centralement. Qu’elle n’ait pas, dans cette entreprise,
jugé urgent d’élaborer des concepts spécifiques et des méthodes particulières
est de peu d’importance : ce qui importe en revanche est qu’elle ait
construit – et continue de construire – une armature conceptuelle et
méthodologique suffisamment solide pour lui permettre de répondre aux exigences
de son programme scientifique. (Dauney, Reuter et Schneuwly, 2011, p. 25)
Encore aujourd’hui, les débats ne sont toujours pas clos
relativement à cette discipline en émergence. (Dabène,
2015)
Dans la situation pédagogique (également appelée situation
d’enseignement-apprentissage, par Dabène [2015]
notamment) que nous avons énoncée auparavant, il y a toujours trois
angles : 1) l’enseignant, 2) l’apprenant et 3) le savoir;
c’est ce qu’on appelle le « triangle didactique » (Chevallard, 1985/1991) ou le « triangle
pédagogique ». Voici d’ailleurs un schéma illustrant le concept.
Figure 1 : Le
triangle pédagogique
Ces trois pôles (l’enseignant, l’apprenant et le savoir)
montrent donc qu’il existe une relation didactique entre l’enseignant et le
savoir (c’est-à-dire les contenus à apprendre en fonction du programme
d’études), une relation d’apprentissage entre l’apprenant et le savoir, ainsi
qu’une relation pédagogique entre l’enseignant et l’apprenant.
La
didactique est attachée aux contenus disciplinaires et à leur processus
d’apprentissage alors que la pédagogie donne un style d’enseignement sur le
terrain.
La didactique est fortement
ancrée dans sa discipline, la pédagogie traverse les disciplines par des
méthodes, des actions et des attitudes. Celles-ci renvoient à l’image de
l’enseignant dans sa classe.
La
didactique est une réflexion sur la transmission des savoirs, alors que la
pédagogie est orientée vers les pratiques d’élèves en classe. Cette dernière
s’attache au fonctionnement de la classe dans son ensemble, pas seulement aux
savoirs. Elle s’intéresse aussi aux modes de relations entre les individus, à
l’environnement et aux conditions de travail dans le processus d’apprentissage.
Elle s’adapte aux multiples évènements pouvant survenir dans une classe.
Le
pédagogue prendra dans un premier temps la place du didacticien pour analyser
la nature des contenus de sa discipline et identifier le public.
Le
choix d’exercices et d’applications associés seront décidés dans un second
temps. Le style pédagogique sera corrélé à la personnalité de l’enseignant.
Le didacticien se
demandera :
-
quelles
sont les connaissances à faire passer ?
-
comment
les élèves vont-ils les intégrer ?
-
quel
est le processus d’apprentissage à mettre en œuvre ?
Il se concentre sur sa
discipline, il s’interroge sur les concepts à intégrer dans le niveau de
formation requis et apprécie la cohérence entre les savoirs et leur
progression.
Le pédagogue se dira :
-
quelle
organisation mettre en place ?
-
quelle
transmission des savoirs dans le cadre de la classe ?
-
quel
enchaînement dans les applications ?
Il cherche avant tout à
répondre aux questions posées par les difficultés d’apprentissage observées sur
le terrain. C’est un praticien dont la source est l’action et
l’expérimentation.
Ces
deux disciplines sont donc complémentaires.
www.ac-nice.fr/pacte/Filiere%20commerciale/.../didactique_et_pedagogie.doc